S’il faut trouver une ligne de force dans le cheminement commun Centre Saint Augustin (CSA) et communautés de formation, sur fond d’événements à venir obligés – 10ème anniversaire du département de théologie (octobre 2006 – octobre 2016) et 30ème anniversaire de la création du Centre Saint Augustin (octobre 1987 – octobre 2017) – ce serait la fidélité aux intentions initiales des fondateurs du Centre. Il faut insister sur la finalité des études en accentuant l’interrogation sur le type d’étudiant/e religieux/se et laïc qui se forme dans notre institut.
Il n’est pas nécessaire de remettre en question notre modèle de formation et d’enseignement fortement influencé par les charismes de nos congrégations religieuses. Il n’est pas non plus interdit d’espérer que la situation puisse s’améliorer au point de nous arrêter un moment pour découvrir les contradictions et formuler des projets et programmes dont la pertinence s’impose. Le meilleur atout que nous avons est le sentiment de partir d’un tronc commun, de former une seule famille et de nous engager bénévolement par une mobilisation des ressources traditionnelles pour la formation durable et efficace de nos jeunes pousses appelées à « assurer la survie de la forêt » (proverbe africain). Mais cette bonne volonté, quelque fois mise à mal par la conjoncture économique mondiale difficile pour tous, reste accrochée à la persistance dans nos efforts. À bien étudier l’histoire, certaines difficultés sont récurrentes. Les formes d’activité de nos congrégations peuvent avoir l’inconvénient de faire passer au second plan la réflexion sur l’évolution du Centre qui, quoiqu’on fasse, a pris une ampleur inédite dans ces locaux trop étroits du quartier Sicap baobabs de Dakar. Notons avec insistance que l’un de nos défis est et demeure dans l’ordre communionnel, si l’on considère le CSA comme notre ‘maison commune’ (cf. Encyclique Laudato si) : « J’attends, de plus, que grandisse la communion entre les membres des divers instituts. Cette année ne pourrait-elle pas être l’occasion de sortir avec plus de courage des frontières de son propre institut, pour élaborer ensemble, au niveau local et global, des projets communs de formation, d’évangélisation, d’interventions sociales ? » (lettre apostolique du pape François à tous les consacrés, le 21 novembre 2014, n°I.3), ou encore : « Le tout est plus que la partie, et plus aussi que la simple somme de celles-ci. Par conséquent, on ne doit pas être trop obsédé par des questions limitées et particulières. Il faut toujours élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » (Evangelii gaudium, n° 235). Ce mot ‘communion’ n’enlève en rien nos expériences et significations hétérogènes.
Un autre élément, non moins décisif, constituant notre culture au CSA, porte sur le lien avec l’Église locale. Dans l’un des documents précités, l’auteur a beau jeu de faire remarquer ceci : « L’année de la vie consacrée ne concerne pas seulement les personnes consacrées, mais l’Église entière […]. Par cette lettre, au-delà des personnes consacrées, je m’adresse aux laïcs qui, avec elles, partagent idéaux, esprit, mission » (lettre apostolique à tous les consacrés, n° III.1 et 2). En fait, il s’agit de prendre acte de la mission prophétique et émancipatrice de la vie consacrée dont notre institut de philosophie et de théologie est un pôle de soutien structurel important, ce qui implique de maintenir autant que possible son lien avec les structures de l’Église locale, tout en s’efforçant d’en contenir ses effets par une évaluation régulière de ses méthodes et ses résultats.
Merci à nos graves anciens, proches et lointains, visionnaires par leur rôle dans les stratégies de création pour les uns, et d’appropriation pour d’autres, des perspectives de la formation au CSA. Bonne intégration aux nouveaux qui privilégieront sans doute cette voie. À tous les membres de la grande famille Saint Augustin – corps professoral, étudiants, personnel administratif et formateurs, bonne et heureuse année académique 2015-2016.